Le mode projet est aujourd’hui en entreprise le vecteur principal de l’innovation, de l’amélioration des procédés et de l’optimisation des organisations. Installé dans le fonctionnement de l’Industrie et des Institutions depuis plus de trente ans, ce mode de gestion sert notamment la variabilisation des coûts de production et de fonctionnement. Cette approche est déployée au prix d’efforts de formalisation méthodologique et de mise à disposition d’outils personnalisés et configurés pour chaque entreprise. L’acquisition du savoir-faire et l’appropriation des méthodes internes a représenté aussi un réel enjeu. En ce sens le marché des « formations à la gestion de projet » a démontré un grand essor dans les années 90 et 2000. Néanmoins, les temps changeant, les dispositifs ‘méthode + outils + formation’ souffrent aujourd’hui d’un fort degré d’obsolescence. A la lumière de ces éléments, une nécessaire refondation est nécessaire pour répondre aux enjeux des nouveaux modes de travail et de la mise en œuvre de la collaboration en entreprise.
Mon expérience de l’étude et de l’analyse des « boîtes à outils internes » mises à disposition des managers de projets en entreprise démontre des usages qui ne sont plus en adéquation avec l’actuel champ des possibles « outils et méthodes ». Bon nombre de nos chefs de projet dans des structures industrielles et collectives sont aujourd’hui tributaires de méthodes outillées sur la base d’une solution technique de suivi du planning et des temps produits (MS Project ou équivalents voire un tableur) et de formats (templates) conçus sous Word, Excel et Powerpoint. Associés à la quasi exclusivité d’usage du mail comme mode privilégié de communication au sein de l’équipe projet, nous avons là un dispositif technologique foncièrement non collaboratif, ces outils ne véhiculant pas ces valeurs et ne favorisant pas ces nouveaux usages.
Alors quelles mesures prendre pour faire évoluer dans le bon sens ces composantes techniques et organisationnelles ?
Les méthodes et outils accompagnant le savoir-faire de chef de projet, mais également les postures managériales, doivent opérer une évolution, celle de l’Entreprise 2.0. S’approprier des outils collaboratifs et simples, des usages professionnels du Web 2.0 (notamment inspirés des usages quotidiens de tout un chacun), une posture communicante, une capitalisation des contenus et livrables voilà l’enjeu majeur des entreprises pour demeurer compétitives. L’efficience dans le mode projet, associé à l’appropriation de méthodes plus agiles, est porteur de sens pour améliorer le « Time to Market » ou encore la gestion opérationnelle des coûts d’acquisition des nouveaux produits. Mais refondation n’est pas révolution. Tous les outils « traditionnels » ne sont pas destinés au rebut pur et simple, d’autant que certains d’entre eux portent de réelles valeurs collaboratives. Je vous propose donc dans une publication à venir des exemples concrets étayant mon propos.
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