Suis-je concerné par le burn out ?
Avant de faire un burn out, je suis loin de penser faire partie des 3,2 millions d’actifs à risque face à ce mal de notre siècle, l’épuisement professionnel.
Pourquoi ? Parce que je me sens invincible. Toutes ces informations à traiter, ces demandes pressantes, ce désir de dépassement de moi-même, de reconnaissance, me procure un « shoot » inégalable.
Je surfe sur le changement !… et tout d’un coup la vague me rattrape… c’est le bouillon…
Je suis en pleine ascension professionnelle, dans une frénésie de travail incontrôlable… La surcharge informationnelle n’est plus filtrée, les objectifs et les actions se retrouvent dans le même espace temps, le but a perdu de son sens, et je n’arrive plus à avancer, je perds confiance en moi! Pourtant il faut continuer, pas le temps de s’arrêter, ce n’est pas le moment…
Pourquoi l’immédiateté rime avec saturation ?
Dans ces phases de frénésie de travail, en toute inconscience, la loi de l’immédiateté règne sans pitié. Hors dans l’immédiateté il n’y a pas d’intermédiaire entre ce qui suit et ce qui précède, et à force d’enchaîner l’immédiateté il devient impossible d’en ajouter plus, c’est la saturation.
Comment rompre avec cet enchaînement. Prendre un temps de transition ? Au moment même où je n’ai pas le temps de prendre du temps !
« Où est passé le filtre pour trier toutes ces informations ? Pourquoi je n’arrive pas à stopper « la machine à laver » dans laquelle je suis entraîné(e) ? A quel moment je débranche pour ne pas me laisser envahir ? »
C’est tout le paradoxe de la vie : c’est dans l’immédiateté, dans l’ici et maintenant que je peux réellement lâcher prise et me redonner de l’espace. C’est le seul moyen de revenir à ce que je suis est en train de vivre. En même temps si je n’arrive plus à modérer les objectifs et les actions à court, moyen et long terme alors il n’y a plus qu’accumulation , saturation, perte de sens… Comment trouver l’attitude juste face à ces changements permanents et immédiats ?
Comment lutter contre l’envahissement du changement ?
En développant de nouveaux réflexes plus appropriés face à ces enchaînements d’équilibre et de déséquilibre.
Apprendre à mieux se connaître dans ce « mode par défaut », voir comment il se déclenche sans que nous y prenions garde en phase de stress et d’accélération.
Ainsi une nouvelle hygiène de vie peut s’installer, de nouveaux réflexes se développer.
Il faut au minimum 7 semaines au cerveau pour qu’une habitude au quotidien devienne un réflexe.
Tout comme le sport, si nous décidons d’en faire 2 fois par semaine, il faudra environ 2 mois avant que cela devienne une habitude.
Parmi les participants à nos programmes MBSR, j’ai vu comment chacun pouvait retrouver une vraie capacité de choix, une liberté d’être et d’agir dans l’incertitude.
Le burnout peut être une véritable opportunité de rebondir vers un mode de fonctionnement qui nous respecte mieux.
C’est ce que propose le protocole de 8 semaines MBSR (Mindfulness Based Stress Reduction ou Réduction du Stress par la Pleine Conscience) élaboré il y a 30 ans par le Pr. Jon Kabat-Zinn, professeur émérite au MIT. Ce programme à l’origine proposé aux patients pour la gestion de la douleur, a fait l’objet de plus de 400 publications scientifiques.
Il propose un entraînement intensif de 30h pour apprendre à ramener notre présence dans le moment présent, à prendre du recul, à faire de l’espace pour mieux décider et mieux agir, développer de nouveaux points d’appui mobilisables à tout moment.
O’présent, membre du collectif Les Artisans du Changement
Pour aller plus loin :
- L’agenda des stages et formations du cabinet O’présent
- Du plaisir et du sens dans la vie de tous les jours… Une vidéo-conférence de Serge Marquis réalisé lors des Belles Soirées de l’Université de Montréal, que vous pouvez retrouver sur Youtube.