Les réseaux sociaux privés pour les écoles

A l’image de cette discussion sur LinkedIn, nombreux sont ceux à se poser la question de l’usage des réseaux sociaux dans les écoles, notamment dans les relations enseignants/étudiants et pour garder le lien avec les anciens. Plusieurs solutions sont alors envisageables :

1/ Aller où les étudiants sont déjà

Et ils sont quasiment tous sur Facebook. C’est le gros avantage de ce réseau, pour le sujet que nous traitons ici : nous n’avons pas besoin de convaincre les étudiants ou les anciens. Pour les professeurs, ce sera peut-être plus compliqué, mais une grosse partie du travail de recrutement a déjà été faite.
Néanmoins, s’ils y sont présents, ils n’y sont pas dans un état d’esprit estudiantin. Ils y sont pour discuter avec leurs amis, planifier leurs sorties, publier et commenter leurs photos, mais pas pour travailler ou échanger avec leurs professeurs.
Pire, ils auront peur de laisser rentrer certain d’entre eux dans ce qu’ils considèrent (à tort) comme privé. Un même outil, dont les options de filtrage sont si inaccessibles pour beaucoup de gens, ne peut pas, au moins «psychologiquement», être partagé en permanence entre le «pro» et le perso.
Enfin, techniquement, les outils permettant les travaux de groupes et la capitalisation sont trop peu nombreux. A peine pouvons-nous créer un document au sein des groupes, et échanger quelques messages. N’imaginez pas partager des liens, des billets, ou faire de la co-création. Pire, n’imaginez pas pouvoir les classer et annoter afin de les retrouver plus tard. Ainsi, si au cours de l’année scolaire, 2 projets se ressemblent, il sera très compliqué de se baser sur le premier pour mener à bien le second.

La masse ne fait donc pas tout, et ses faiblesses fonctionnelles ne le rendent pas assez efficace.

2/Adopter sa propre plateforme

Là, vous devrez convaincre tout le monde de venir, ce qui est loin d’être insurmontable si les facteurs clés de succès sont réunis : ergonomie, simplicité d’utilisation, animation, communication interne… L’outil sera bien déterminé comme étant interne à l’école et les rapports seront donc plus sereins.

Les fonctionnalités seront elles aussi mieux adaptées :

– Groupes : les étudiants peuvent créer autant de groupes qu’ils le souhaitent, autour de leur promo, d’un projet, ou d’une passion.
– Wiki : au sein de ces groupes, ou indépendamment, il est possible de co-rédiger en gardant un historique des modifications. Deux avantages à la co-rédaction au sein du réseau : la capitalisation (il est possible de revenir au document plusieurs mois après, et cela, en fonction des droits, qu’on ait participé à sa rédaction ou non) et les sauvegardes à distance (plus de risque, ainsi, de voir son travail effacé par mégarde).
– Blog : les étudiants ont enfin la possibilité de partager leurs expérience : stages, découvertes, ressources, impressions… Ils ont un espace où ils peuvent écrire des articles dont les autres élèves pourront bénéficier.
– Fichiers : chaque membre du réseau dispose d’un espace de stockage lui permettant de partager avec les autres membres, ou simplement avec les membres d’un groupe s’il le souhaite. Là aussi, c’est la capitalisation qui prime, avec l’arrêt des e-mails où il manque toujours un destinataire ou les clés USB qui circulent dans les rangs.
– Favoris : un étudiant fait des recherches pour compléter un cours, ou un professeur veut partager un article ayant trait à son programme ? Rien de plus simple avec, là aussi, la possibilité d’y revenir plusieurs mois après, en révisant par exemple.

Enfin, dans le rapport avec les anciens, la richesse des profils que peut offrir un réseau social privé pour une école est également un énorme avantage. Son réseau d’ancien, c’est son premier réseau professionnel. C’est celui vers lequel on va se retourner lors des recherches de stage, lors des recherches d’emploi où, une fois en poste, lorsque l’on voudra recruter une compétence pouvant sortir de son école.
Le niveau de détail pouvant être offert par un réseau social privé sur les profils est presque sans fin et, surtout, chaque champ renseigné pourra être un champ de la recherche, nous permettant de trouver rapidement la bonne personne. Les anciens aussi pourront créer leurs groupes, partager leurs fichiers, favoris, réflexions, etc. D’ailleurs, il est tout à fait possible de créer des sous-communautés, à l’identité graphique particulière, tout en laissant des ponts entre elles.

Vous l’aurez compris, le maître mot lorsque l’on parle d’un réseau social au sein d’une école, c’est la collaboration, la capitalisation, et la personnalisation possible du réseau afin de répondre le mieux possible à la spécificité de l’établissement. Autant de choses qu’il faut intégrer dès l’école car les entreprises sont en train de vivre ces mêmes changements, et il ne faudrait pas creuser de nouveaux clivages entre deux mondes qui doivent travailler main dans la main.

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